Ou alors, cela n’est qu’illusoire, et nous sommes destinés à devenir des petits engrenages, ou même à être broyés par cette mécanique complexe où le politique et le marché tissent des liens inextricables, que peut-être plus personne ne contrôle ?
La phrase “C’est ma ville” se situe à une frontière : celle entre le sentiment d’appartenance et l’affirmation de la propriété.
Allons-nous renoncer et abandonner les villes, ou continuer de lutter pour elles ? Pourquoi lutter ? Comment lutter ? Pouvons-nous vraiment choisir de ne pas lutter pour elles ? Les villes sont un produit typiquement humain, elles marquent le début de la civilisation, et ce au niveau même du mythe et du symbole. Si elles sont le révélateur de notre propre humanité, sauver les villes reviendrait alors à nous sauver nous-mêmes...
Le travail collectif au plateau nous a permis de confronter ces trois écritures, jusqu’à aboutir à une forme de narration par fragments articulée autour de trois sujets dramaturgiques : les habitants interviewés avec leur voix et leurs mots, les personnages inventés des urbanitologues, et Le Dernier dans la tour à mi chemin entre réel et fiction.
Les comédiens-manipulateurs du Murmure des pierres jouent des personnages et manipulent à vue des images vidéo, des marionnettes portées à la plastique très minimaliste, des ombres chinoises, et des cubes blancs constituant un décor multiforme et changeant qui prend vie sous les yeux des spectateurs.
Nous cherchons ce point où le réel et le théâtre peuvent se rencontrer, se provoquer, s’entrechoquer pour renouveler et questionner le regard que chacun de nous porte sur sa ville, sur sa propre place au sein de la ville, et sur le rôle à éventuellement prendre dans la ville.
Le projet Le murmure des pierres s’est construit sur trois ans, de 2010-2011 à 2012-2013.
Dans cette proposition, Le pont volant – La robe à l’envers a confirmé sa démarche artistique en conjuguant trois étapes de travail :
- la récolte de témoignages dans la cabine d’interviews,
- la rencontre avec les publics par le biais d’ateliers de création, d’expositions, de déambulations, de présentations d’étapes de travails,
- la création.
Le murmure des pierres est né dans le cadre de Marion’Halles, projet de résidence d’artistes marionnettistes sur le théme de “la ville netre mémoire et utopie”, conçu par la Maison du geste et de l’image de Paris et les trois lieux compagnonnage marionnettes Ile-de-France, en lien avec le chantier des Halles.
Pour ce projet, Elena Bosco est artiste compagnon de La Nef Manufacture d’utopie de Jean-Louis Heckel à Pantin (lieux compagnonnage marionnette Ile-de-France).
Le projet est aussi soutenu par Daru-Thémpô (lieu compagnonnage marionnette Ile-de-France SUD), Odradek - compagnie Pupella-Noguès (lieux compagnonnage marionnette Midi-Pyrénées) et Bouffou théâtre à la coq (lieux compagnonnage marionnette Bretagne), le Conseil Général de la Seine Saint Denis, l’ADAMI et la SPEDIDAM.